L’association « Les Petits Fantômes », d’intérêt général, est dédiée aux enfants et adolescents vivant au sein de familles où l’un des parents, qui peut être le beau-parent de l’enfant, subit des violences conjugales. Ces enfants sont des co-victimes de violences conjugales.
L’association « Les Petits Fantômes », agit au bénéfice des enfants co-victimes de violences conjugales, que les auteurs de ces violences soient des hommes (90 %) ou des femmes (10 %). Les données et analyses concernant les violences conjugales commises par des femmes sont quasi inexistantes. Il n’y a pas de données non plus sur les enfants co-victimes de violences au sein des couples de même sexe. Les personnes concernées doivent être encouragées à se saisir de ces sujets tabous pour les rendre visibles dans l’espace public.
Chiffres et constats
En France, environ 90 % des victimes de violences conjugales sont des femmes.
Ces violences peuvent être d’ordre physique, psychologique, sexuelle, économique, administrative.
80% de ces femmes victimes sont mères.
Derrière les femmes violentées, il y a des enfants et des adolescents qui sont les grands oublié.e.s, les invisibles des violences au sein du couple. Les enfants et adolescents des hommes violentés sont naturellement concernés par ce constat. Elles/ils ne sont pas témoins, elles/ils sont des victimes directes et doivent être considéré.e.s comme victimes de maltraitance.
Les estimations officielles du nombre de ces enfants varient entre 400 000 (Haut Conseil à l’Égalité, rapport sur les violences conjugales 2020) et 4 millions (ONED/ONPE rapport sur les enfants exposés à la violence conjugale 2012). En tout état de cause, le chiffre de 400 000 est largement sous-estimé car il est calculé à partir du nombre de femmes victimes de violences conjugales enregistrées par les Forces de l’ordre, ce qui ne comptabilise pas le nombre considérable de femmes violentées en silence, et notamment les femmes âgées de moins de 18 ans et de plus de 75 ans. Ce chiffre a également été calculé avant les périodes de confinement de 2020 et 2021 qui ont vu les violences intra-familiales exploser.
Le thème de la violence conjugale a bénéficié de l’attention soutenue des pouvoirs publics et des médias à partir des années 2000 ce qui a donné lieu à des mesures de prise en charge des femmes victimes et très récemment des auteurs.
Mais la question des enfants est demeurée marginale voire inexistante aux yeux des pouvoirs publics et de la société. Ces enfants sont oublié.e.s, invisibles aux yeux des adultes. Ce sont les fantômes des violences au sein du couple.
Or il s’agit d’un véritable enjeu de santé publique.
Conséquences des violences conjugales sur les enfants
Les conséquences des maltraitances sur la santé psychique, physique, sexuelle et reproductive des enfants, sur leur personnalité et leur développement, sur leurs compétences psychosociales sont gravissimes. Elles sont largement documentées par des médecins et des psychologues notamment. Devenus adultes, elles/ils risquent de se retrouver pris dans un système de violence, qu’elles/ils soient de nouveau victimes ou qu’elles/ils deviennent agresseurs. Sans une reconnaissance et une prise en charge de leurs traumatismes pendant l’enfance, elles/ils peuvent souffrir adultes de graves pathologies ayant des conséquences sur leur vie professionnelle, affective, familiale, sociale.
60 % des enfants vont développer des syndromes de stress post-traumatique, dits pathologies de guerre. Le risque de survenue de maladies chroniques est majoré ainsi que la possibilité de modifications génétiques transmissibles aux générations suivantes par le biais de l’épigénétique.
Il est donc grand temps de faire sortir ces enfants de l’oubli et du silence !
La protection, le soin et l’accompagnement des enfants co-victimes de violences conjugales doivent devenir des priorités de l’action publique et de la société. La France est à la traîne par rapport à l’Espagne ou au Québec par exemple.
Pourtant, on connaît les mesures à prendre dans l’intérêt de ces enfants
Elles requièrent une volonté politique donnant lieu à une véritable politique publique et à la mise à disposition de moyens financiers importants. D’autres pays l’ont fait, comme l’Espagne. C’est donc possible en France !
Ces mesures commencent par la reconnaissance du statut de victime directe pour l’enfant d’un point de vue pénal.
Voir toutes nos préconisations ici.
L’association « Les Petits Fantômes » se fixe donc comme objectifs sur le territoire des Deux-Sèvres :
- Rendre visible dans l’espace public le sujet des enfants co-victimes de violences conjugales
- Informer
- Sensibiliser le grand public sur les conséquences des violences conjugales sur les enfants et sur les mesures à prendre
- Mener des actions de prévention auprès des scolaires
- Former les professionnel.le.s et les personnels en contact avec les enfants
- Promouvoir la création de groupes d’expression dédiés aux enfants co-victimes
- Orienter vers les structures, dispositifs et réseaux de lutte contre les violences conjugales
- Participer à la coordination des acteurs concernés et participer à leur mise en réseau
Conclusion
Le coût moral et financier de la non prise en charge des enfants co-victimes de violences conjugales est immense. L’État, les collectivités territoriales, les associations, les citoyen.ne.s… ont le devoir de protéger les plus fragiles, et parmi eux les enfants.
L’objectif est de construire une société pacifique et bienveillante, garante de la bonne santé et de la sécurité des enfants.